Article
18.02.2025
Curieux, persévérant et avide de se confronter aux meilleurs, Momar Mbaye incarne l'image d'un entrepreneur né. Mais c'est aussi un leader inspirant, attentif à faire éclore les talents et engagé dans la transmission de ses savoirs.
Vous considérez-vous comme un entrepreneur depuis toujours ?
Disons que j’ai su assez jeune que je voulais entreprendre, créer quelque chose par mes propres moyens. Mais par-dessus tout, ce qui a guidé ma trajectoire, c’est l’envie d’apprendre.
Que vous ont apporté vos premières expériences de salariés ?
Après l'école d'ingénieurs, j'ai fait du développement, puis du consulting en informatique, un métier qui offre de nombreuses opportunités aux curieux et à ceux qui veulent progresser. Cela m'a fait prendre un poste qui m'ouvrait des perspectives à l'international. Deux mois après mon embauche, je me suis retrouvé à Los Angeles, ou j'ai pu me confronter aux meilleurs et apprendre à mieux me connaître, comme c'est souvent le cas quand on est confronté à un univers inconnu.
Qu’est-ce qui vous a marqué dans cette expérience américaine ?
Aux États-Unis, je me suis rendu compte que l’essentiel était de travailler et d’être capable de« délivrer ». Si vous faites du bon boulot, vous êtes reconnu, c’est aussi simple que cela. C’est très différent de ce que j’avais pu constater jusque-là en France, où vous êtes encore souvent jugé au prisme du renom de votre diplôme, bien plus que pour vos compétences. Quand nous avons créé Senef avec Tariq Hamadouch, nous avons décidé que nous ne traiterions pas nos salariés comme nous avions nous-mêmes été traités à nos débuts.
Comment cet engagement se traduit il ?
Quand nous recrutons quelqu’un, nous nous intéressons d’abord à qui il est et à ce qu’il peut apporter plus qu’à son parcours académique et professionnel. Nous avons chez nous des gens qui ont des parcours très divers. L’une de nos responsables du service client est arrivée à Senef alors qu’elle envisageait de devenir serveuse… Un autre a été intégré à 18 ans pendant sa première année de BTS et il est aujourd’hui chef de pôle…La force de notre politique de recrutement, c’est la cooptation. La plupart des collaborateurs nous ont rejoints via d’autres collaborateurs. C’est un gage de cohésion des équipes et cela limite les risques d’erreur de casting. Aujourd’hui, d’ailleurs, nous avons un turnovert très faible et plusieurs personnes sont à nos côtés depuis plus de dix ans… C’est rare, dans l’univers de la tech !
Quelle est votre vision du leadership ?
Au quotidien, je me vois comme le coach de mes salariés. Je suis là pour les aider à travailler sur leurs forces et leurs faiblesses afin qu’ils s’épanouissent dans leur mission. Je les écoute, je suis attentif à leurs besoins. Avec l’équité et la créativité, l’une des valeurs fortes de Senef est d’ailleurs le « care », le fait de prendre soin de l’autre. J’aime aussi leur montrer qu’on peut faire de grandes choses même si on ne coche pas, au départ, toutes les cases du profil type associé à la réussite sociale. Je crois à la force des modèles et à l’inspiration. C’est aussi pour cela que je consacre une partie de mon temps à la transmission, depuis 2018, au sein de l’Institut du mentorat ou à l’Université de Toulouse Capitole, où j’enseigne le management de l’innovation.
J'aime montrer qu'on peut faire de grandes choses même si on ne coche pas, au départ, toutes les cases du profil type associé à la réussite sociale.
Momar Mbaye
Président de Senef